Les délégations des huit territoires pilotes accompagnés dans le cadre de la cohorte régionale en Occitanie se sont retrouvées au Château de Grammont, à Montpellier, le 21 janvier dernier, pour la dernière journée en présentiel du tronc commun de l’accompagnement. L’occasion d’évaluer le chemin parcouru, avec l’appui de Quadrant Conseil, avant de penser les suites, notamment inspirés par les témoignages d’Elsa Bonnal et du PETR Causses et Cévennes.
Donner à voir la valeur créée
Conduire le changement, c’est aussi savoir évaluer le chemin parcouru, célébrer les réussites et partager les écueils, pour donner à voir la valeur créée - même quand celle-ci est immatérielle - et réorienter les actions menées le cas échéant. Pour ce faire, au-delà des indicateurs chiffrés, il est nécessaire de s’intéresser au « sensible », à « ce qui compte mais ne se compte pas toujours ».
C’était l’objet de la matinée, introduite par Isabelle TOUZARD (Vice-Présidente de la Métropole de Montpellier, Déléguée à la Transition écologique et solidaire, à la Biodiversité, à l’Énergie, à l’Agroécologie et à Alimentation) et organisée autour de trois ateliers animés par Quadrant Conseil et La Fabrique des transitions.
Isabelle TOUZARD, par ailleurs Maire de Murviel-lès-Montpellier et Présidente de l’Agence Locale de l’Énergie et du Climat (ALEC) de la Métropole de Montpellier, est notamment revenue sur la parenthèse qu’a offert l’accompagnement, en permettant de « lever le nez du guidon » et d’aller à la rencontre d’acteurs avec lesquels elle n’avait pas l’habitude d’échanger. Elle a également souligné l’importance d’ancrer les stratégies de transition dans les projets de territoire, de poursuivre les efforts pour plus de transversalité en interne et en externe des collectivités et de mettre en récits les politiques menées pour embarquer plus largement.
Les récits des participants
Mettre en récits, c’était justement l’objectif du premier atelier, qui invitait les participants à retracer le parcours effectué à partir de cartes à compléter. Il en ressort deux temps forts particulièrement inspirants : la journée de lancement à Fronton en mai 2024 et la restitution des analyses sensibles au sein de chacun des territoires.
En revanche, la constitution des délégations - et son maintien dans le temps - et l’identification des projets pilotes ont constitué les principaux défis. De même, il reste difficile d’élargir la dynamique au-delà du noyau dur des acteurs les plus impliqués et de faire le lien entre les connaissances transmises dans le tronc commun de l’accompagnement et les spécificités du terrain.
De manière générale, l’accompagnement a fait évoluer la manière de porter les projets au sein des territoires, en permettant de mieux les structurer et d’élargir davantage.
Les effets de l’accompagnement
Pour identifier les effets de l’accompagnement, le deuxième atelier s’est intéressé à trois sphères. Tout d’abord, celle individuelle de l’intime, où de nombreux changements ont été observés, notamment sur la posture (la capacité à prendre du recul, à gagner en confiance…).
Ensuite, celle collective de la délégation, dans laquelle on note une meilleure connaissance entre les membres (par exemple entre les agents et les élus), ainsi qu’une meilleure compréhension du fonctionnement des collectivités et un intérêt accru pour leurs actions de la part des acteurs socio-économiques.
Pour finir, celle de la cohorte, à l’échelle régionale, au sein de laquelle des liens se sont noués, mais qui pourrait encore être renforcée d’après les participants.
Les recommandations des territoires
Enfin, le troisième atelier visait à identifier des recommandations de la part des participants pour améliorer la mise en œuvre des politiques de transition en distinguant les échelles locales, régionales et nationales.
Au niveau local, il a été recommandé de davantage célébrer les victoires, même modestes, et valoriser les acteurs territoriaux.
Le niveau régional à quant à lui été vu comme un levier important pour décupler les impacts et mobiliser plus largement, tout en alertant sur la nécessité de soigner la médiation et d’organiser les coopérations avec les échelles inférieures, ce qui pourrait par exemple être le rôle du réseau TOTEn en Occitanie et des intercommunalités de manière générale.
Au niveau national, on plaide pour plus de cohérence (en révisant par exemple les notions de « croissance économique ») et davantage de confiance accordée aux acteurs territoriaux, qui pourrait être mieux pris en compte dans les choix politiques opérés.
De manière générale, c’est la transversalité qui est largement plébiscitée - que ce soit au sein des territoires entre les « 4 Fantastiques » ou au sein de l’État avec, par exemple, la nomination d’un premier ministre directement en charge des transitions - en plus du recours à des approches plus sensibles et une meilleure formation des décideurs et des citoyens aux enjeux écologiques.
Célébrer
La matinée s’est terminée autour d’un buffet où les membres des différentes délégations territoriales, ainsi que les équipes de l’AREC, de la Fabrique des transitions et de Quadrant Conseil, ont pu se retrouver pour échanger, célébrer le travail accompli tout en partageant les pistes d’amélioration et les envies pour la suite.