Sur une partie du littoral méditerranéen, confronté au risque érosion, la Communauté d’Agglomération Hérault Méditerranée a entrepris de recréer la continuité du cordon dunaire à l’échelle de la cellule sédimentaire, avant d’expérimenter la relocalisation des biens et activités.
Transcription :
Contexte du Projet
Bernard Saucerotte, Adjoint au Maire de Vias, Vice-Président de la Communauté d’Agglomération Hérault Méditerranée : La côte ouest de Vias est considérée par l’État comme zone diffuse, à la différence d’une zone urbanisée ou naturelle. Elle rassemble des caractères humains, environnementaux et économiques très forts : 30 000 personnes l’été, 13 campings, 2500 parcelles privées. Elle est contrainte par les aléas littoraux et notamment par l’érosion. Si la Stratégie Régionale de Gestion Intégrée du Trait de Côte incite à la relocalisation, il est évident qu’aujourd’hui, elle n’est pas possible en fonction de la réglementation et cela prendra du temps.
Comment avez-vous impliqué les différents acteurs du territoire dans votre projet ?
BC : On s’est fait aider d’une société extérieure au territoire : la société AgroParisTech, elle est allée auprès de tous ces acteurs. Elle est allée les concerter, dialoguer, les écouter, écouter leurs besoins et leurs aspirations afin de pouvoir après trouver une solution commune qui plaise à toute la population et aux élus. Pendant ce temps, il faut continuer à protéger les biens et les personnes et c’est pour cela que nous avons sélectionné une société qui propose des filets d’avant côte, la société S ABEL. Le principe de ces filets est d’atténuer la houle afin de protéger la dune sableuse.
Quelles solutions d’adaptation avez-vous retenues ?
BC : Toutes les actions n’ont pas été complètement définies. Certaines ont été validées, d’autres n’ont pas pu aboutir en fonction des contraintes réglementaires du Code de l’urbanisme et de contraintes financières. La principale réalisée c’est la reconstitution d’un cordon dunaire sur une longueur de 900 mètres qui comprend les acquisitions, les études et les travaux pour un budget de 6 millions d’euros, en sachant qu’on a été obligé, pour reconstituer ce cordon dunaire, de reculer d’environ 50 à 70 mètres à l’intérieur des terres.
Ce cordon dunaire, sert à atténuer l’effet de la mer : les vagues viennent perdre leur énergie le long de ce cordon dunaire afin justement de le protéger de l’érosion.
Quelles ont été les clés de réussite ?
BC : Alors, c’était la volonté, l’acceptation et la participation. La volonté c’est la volonté des élus, notamment le président de la CAHM, le maire de la commune de Vias. L’acceptation c’est l’acceptation par l’Etat, notamment la sous-préfecture qui s’est investie. Après les partenariats : ce sont les financiers que sont la Région et le Département, et c’est ensemble qu’on a pu aboutir.
Et si c’était à refaire ?
BC : Les bonnes pratiques à conserver, c’est le dialogue et la concertation ; le travail en équipe. Ce qu’il faudrait améliorer, c’est que d’une part, on a besoin d’informations scientifiques, techniques, de communication avec la population et le territoire. Après à améliorer, nous avons encore autre chose : c’est que l’Etat propose parfois des lois qui ne sont pas applicables sur notre territoire précisément, ou dans les régions. Et donc, on demanderait un peu plus de concertation avec l’Etat avant de proposer des solutions qui ne sont parfois pas possibles chez nous.