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Avec La Fabrique des transitions. Première journée collective. Tronc commun de la cohorte Occitane

 

Mathieu Garbard
Mathieu Gabard, écrivain poète.

 

 

 

 

 

7 mai 2024. Matin. Café d’accueil. On prend place dans la Maison des vins de Fronton.

On se réunit. Certaines viennent de loin. On se parle. Pour élaborer des récits et des actions communes, partager nos histoires, nos besoins, s’inspirer, s’entraider, coopérer. Voilà ce qu’aujourd’hui nous avons pu nous dire, comme un pense-bête, un horizon, un lien, un sens commun, des manières de s’engager :

1. On est chaud patate.

2. Fabriquer des coopérations utiles et fructueuses.

3. Sortir des postures partisanes.

4. Rechercher des points communs et des convergences, même s’il va aussi falloir travailler nos divergences et nos conflits.

5. La pluie dehors derrière la vitre, le brouhaha des échanges, se rencontrer un pied sur la chaise pour prendre des notes sur son genou, qui je suis, qui tu es, on se balade dans la salle, on cherche, appuyées sur un tonneau, on rigole, on écoute, en binômes, on discute.

6. Au début on a peur, on sait pas trop, on lance un mot. Le lien, si on ose parler, se fait rapidement. Oser affronter le vide, l’incertain, l’indécis. On cherche, on lance des pistes, on pose des questions. Derrière l’inconnu : du sourire, des hasards, du baume au cœur, on relie, on fait des ponts, on se trouve des points communs, des affinités.

7. Travailler un processus de déploiement, attentifves à la complexité. Concrètement, produire du lien entre acteurices, créer des écosystèmes, des dynamiques.

8. Une photo collective, des mains sur les épaules, on lève les bras ensemble, on sourit, systémiiiiiie.

9. L’état d’esprit.

10. Ça vient du terrain. Du bas. Ça remonte. Ça ne descend pas. C’est ascendant. En tout cas il faut essayer. Inverser les habitudes descendantes.

11. On part du principe que chacun sait.

12. Différentes échelles : locale, régionale et nationale.

13. Un jeu d’assemblage.

14. On est un peu seul, on voudrait faire de la systémie, ouvrir et on arrive pas. C’est pour ça qu’on est là, s’entraider, s’organiser, se réunir, penser ensemble, coopérer.

15. Tout ça s’intègre dans ce qui se passe déjà dans les territoires. Toujours pris dans un écosystème qui nous enchâsse.

16. On est dans un modèle qui touche à sa fin, il faut changer de logiciel.

17. Comment on fait ?

18. La méthodologie n’est pas écrite en avance, accepter d’être dans un dispositif qui cherche.

19. Faire un travail de deuil. Ça fait trois siècles qu’on a un modèle économique qui nous fait sortir des limites planétaires, un modèle mort. Cela nous touche émotionnellement, ce n’est pas évident à assumer. Premier travail à faire : comment ne pas rester tétanisé par le choc émotionnel, faire naitre et mettre en désir de nouvelles manières de faire.

19. Ne pas faire évoluer les pratiques de manière dogmatique mais à partir de ce qu’on observe sur le terrain. Regarder comment les choses s’inventent de part et d’autre et quels enseignements communs ont peut en tirer pour la transition.

20. Que les acteurices concernées soient convaincues par l’engagement, partir des attaches territoriales, il faut partir de ce par quoi les acteurices sont touchées localement : la culture, le patrimoine, l’identité.

21. Si on traite pas les questions identitaires elles nous reviennent comme un boomerang à la fin, de manière réactionnaire et autoritaire.

22. Si on a pas la coopération, on va se faire rattraper pas des tensions et contradictions qui vont nous empêcher.

23. Toucher du doigt ce qui peut être bloquant et empêcher la transformation.

24. Pas se projeter tout de suite dans l’action, prendre le temps de se positionner. Temps d’investissement préalable, c’est lent, on croit que c’est rien mais en fait c’est que l’action mûrit, ça prend du temps.

25. À l’endroit où nous sommes, on a intérêt à sortir de nos dépendances, aussi pour des raisons de souveraineté, on est balloté dans des mouvements qui nous dépassent complètement, on a une très grande vulnérabilité.

26. Question des récits, des imaginaires, comment on arrive à transformer nos manières de voir le monde, bouger les imaginaires et créer du décalage.

27. Dégustation du vin local.

28. On a retrouvé il y a quelques années un cépage disparu. Retrouvé par hasard chez un papi à 4 kilomètres d’ici. On l’a fait réinscrire au catalogue de Fronton.

29. Aller chercher dans l’histoire et retrouver la biodiversité. Plutôt que de travailler avec la chimie, on peut aller chercher du côté des variétés anciennes.

30. Une charte d’alliance qui vise à faire communauté apprenante, structurer une ingénierie de la conduite des changements. Registre de complémentation entre compétences et façon d’avancer des uns et des autres. Cette charte fonde cette dynamique d’alliance, elle cherche à faire système, à faire changer les représentations sur le plan national, on prend le crayon et on la signe au plan symbolique.

31. Bienvenue dans la danse, voyez comme on danse.

32. On embarque.

groupeJ1TC