Temps de lecture estimé : 3 mn

Dans le cadre de sa stratégie Région à énergie positive, la Région Occitanie Pyrénées vise une multiplication par trois de la production d’énergies renouvelables à l’horizon 2050.
La commune de Prats-de-Mollo participe à cette trajectoire, forte d’un collectif citoyen moteur (E.CO.CIT) et de ressources hydrauliques historiques de production électrique.
Au-delà d’une multiplication par trois de sa part de production d’énergies renouvelables, la commune de Prats-de-Mollo recherche surtout l’autonomie énergétique pour son territoire. Elle mise pour cela sur ses ressources énergétiques locales tels que ses cours d’eau, son taux d’ensoleillement et ses activités agricoles, mais surtout sur ses ressources humaines.
La commune s’est engagée dans la création d’une Société d’Économie Mixte, Prats’ENR, regroupant la commune, la coopérative citoyenne (E.CO.CIT) et la régie électrique pour enclencher ses projets de méthanisation ou hangars solaires agricoles. La création de cette SEM a par ailleurs été soutenue par la signature d’une convention de financement entre la commune et la Fondation Albert II de Monaco.
Portrait.

 

https://player.vimeo.com/video/386246165

 

Transcription :
Interview de M. Claude Ferrer, maire de Prats de Mollo

Question : Comment engager son territoire dans une démarche de transition énergétique ?
Claude Ferrer : Prats de Mollo historiquement, est déjà un territoire à énergie renouvelable, puisque l’usine électrique que nous avons derrière existait au début du vingtième siècle. On a décidé ensemble, donc Mairie, Régie et un collectif citoyen, qui a été monté par Monsieur Gener [directeur de la SEM N.D.L.R.], d’essayer en tout cas de devenir autonome en énergie sur toute la commune. En développant bien sûr de l’hydraulique, du photovoltaïque donc avec des hangars photovoltaïques pour nos éleveurs et deux toitures de bâtiments communaux qui étaient des anciens bâtiments industriels qui ont été repris par la commune. On a l’espoir de pouvoir faire de la méthanisation et également du micro-turbinage dans les réseaux d’eau potable, puisqu’ici il y a beaucoup de dénivelé. Cela nous permettrait d’éviter justement les réducteurs de pression en mettant des micros-turbines qui produiraient également un peu d’électricité.

Question : Comment les autres acteurs du territoire vous ont rejoint ?
C.F. : Les acteurs du territoire, ça n’a pas été difficile pour nous de les entraîner parce que tout est parti du conseil d’administration de la régie électrique de Prats de Mollo. Ils ont créé un collectif et en fait c’est ce collectif qui nous porte plus que nous nous les portons puisque c’est eux qui nous poussent à impulser de nouvelles idées, à impulser de nouvelles solutions. Donc ce collectif citoyen est une chose merveilleuse d’autant plus que ça nous permet de participer au projet de la Région : « pour un euro citoyen mis, un euro de la Région ».

Question : Quelles ont été les clés de réussite ?
C.F. : Quelle clé de réussite ? C’est bien sûr la Région Occitanie qui nous a suivi dans tous nos projets. On doit les remercier vraiment parce qu’on a beaucoup été aidés. Après on a eu une chance à Prats de Mollo de recevoir en 2018 le prince Albert II de Monaco et on a signé un partenariat avec la Fondation Albert II de Monaco qui nous suit sur tous les projets pendant cinq ans. C’est toujours beaucoup de volonté du directeur de la SEM, maintenant David Gener. C’est vrai que ce sont des petites communes mais ça vaut le coup.

Question : Et si c’était à refaire ?
C.F. : Si c’était à refaire on le referait, bien entendu. Maintenant j’ai compris qu’il faut un peu plus d’ingénierie, pour lancer tout ça parce que les dossiers sont très très lourds et également, il faut toujours anticiper les nouvelles réglementations. Pour cela il faut des professionnels, il faut créer des emplois pour faire vivre cette SEM et faire vivre cette régie puisque nous voulons garder ce service de proximité.