Caractéristiques économiques du PV flottant

Modalités, atouts et enjeux de la filière

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La filière du photovoltaïque flottant reprend les mêmes modalités économiques que pour le photovoltaïque au sol.

Le modèle économique du photovoltaïque flottant

Dans les articles L314-1 et suivants du code de l’énergie est transcrit un système d’obligation d’achat (OA). Il permet à un producteur d’énergie de vendre de l’électricité produite à un acheteur à un tarif fixé par des arrêtés tarifaires. Ils ont pour objectif de fixer le tarif d’achat et les conditions d’éligibilité. L’obligation d’achat (OA) donne la possibilité d’accéder à un tarif d’achat de l’électricité supérieur à celui du marché. Ce tarif est garanti pour une durée de 20 ans.

Concernant les installations solaires d’une puissance supérieure à 500 kWc, le marché est réglementé par des appels d’offres. Le but des appels d’offres est double :

  • ils permettent à l’Etat de soutenir la filière photovoltaïque en encourageant les projets par une réponse rapide,
  • et de contrôler le volume et maitriser la production d’énergie renouvelable.

Ces appels d’offres sont régis par les articles L311-10 et suivants du Code de l’énergie.

La réponse à un appel d’offre pour un projet photovoltaïque flottant s’effectue en retournant un cahier des charges de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE). Les projets photovoltaïques flottants sont inclus dans l’appel d’offres des projets photovoltaïques au sol. Dans le cahier des charges, un plan d’eau est défini comme étant un site à caractère dégradé. La démarche à effectuer pour justifier ce statut est de joindre au dossier de la DREAL une lettre communale datant de moins de 18 mois, permettant la géolocalisation du site et faisant état d’une absence de réaménagement ou d’un réaménagement non agricole ou forestier.

Les acteurs ont en outre la liberté de contractualiser avec des fournisseurs d’électricité par le biais de PPA (ou « contrat d’achat d’électricité »). C’est un contrat de livraison d’électricité conclu à long terme entre deux parties, généralement un producteur et un acheteur d’électricité (consommateur ou négociant). Ces conditions varient en fonction des exigences de l’Etat, du marché et du modèle économique du projet.

Quelques exemples concrets sur les prix de ventes (données de 2021).

  • Sur la centrale de Piolenc, vente de son électricité à 62 euros/MWh.
  • En Occitanie : 2 projets lauréats à la CRE pour un PV flottant.
    ↦ 12,77 MW en période 6 : moyenne à 59 ,5 euros/MWh.

 

Les atouts économiques du photovoltaïque flottant

Le caractère dégradé pour les AO CRE des installations photovoltaïques sur plan d’eau entraine un bonus sur la notation, qui permet de positionner le complément de rémunération sur un niveau plus élevé.
Les panneaux photovoltaïques de projets flottants disposeraient d’un meilleur rendement, de l’ordre de 5 à 10% et donc une meilleure production et un chiffre d’affaires plus élevé. En comparaison avec le photovoltaïque au sol, le loyer du foncier devrait être inférieur, car il y a moins de pression foncière sur les plans d’eau.

Les investissements dans la filière du photovoltaïque flottant pourraient être synonymes d’opportunité économique. En France, et particulièrement en Occitanie, la filière du photovoltaïque flottant est en pleine structuration. Les coûts actuels, biens qu’élevés seront évolutifs. Une baisse des coûts est à prévoir, en lien avec la multiplication des projets.

De nombreuses campagnes de financements participatifs pourraient voir le jour. Ce type de collecte peut permettre aux riverains et particuliers d’être directement associés au financement de projet. De plus, des fonds privés spécialistes sur ces questions, peuvent également contribuer au financement des centrales.

 

L’exemple de la centrale photovoltaïque flottante à Peyssies en Occitanie :
photovoltaïque flottant article 1110

Photo Valérie Hemat - AREC Occitanie

 

Les enjeux économiques autour du projet photovoltaïque flottant

Le CAPEX, ou capital expenditure, correspond aux dépenses réalisées par une entreprise pour investir dans l’achat des biens matériels et immatériels. Pour le photovoltaïque la structure de coûts CAPEX est déduite par : le coût de matériel (panneaux, onduleurs…), le coût de l’ingénierie initiale, la maîtrise d’œuvre et les surcoûts liés au raccordement.
Pour un projet photovoltaïque flottant, le CAPEX est plus couteux que le photovoltaïque au sol mais tend à diminuer. Selon les retours d’expériences des projets en cours ou finalisés, il y aurait à ce jour, un surcoût de l’ordre de 10 à 20%.
Cependant, d’un point de vue de l’exploitation, le terrain est facilement remis en état, si le projet n’entraîne aucun problème de pollution. Il peut également être envisagé de créer des synergies avec des infrastructures déjà présentes, comme des barrages, fermes éoliennes flottantes, etc.

En outre, une baisse du coût du photovoltaïque flottant est possible grâce à l’utilisation du « système double face » d’un panneau photovoltaïque flottant et de la réverbération du soleil sur la face inférieure.

A noter qu’au regard du manque de retour d’expériences pour les banques, assureurs et les organismes de règlementation dans le domaine, il est envisageable que les autorisations et la clôture financière prennent plus de temps que pour les projets photovoltaïques au sol.