Le programme TIMS : quelles retombées en Occitanie ?
Le programme TIMS vise à accompagne les acteurs locaux qui souhaitent proposer sur leur territoire des solutions de mobilité à faibles impacts écologiques (comme par exemple les transports en commun, le covoiturage) et accessibles à tous, y compris les personnes aux faibles revenus et éloignées de solutions de mobilités (seniors, habitants de zones enclavées dans les territoires…).
Suite à l’Appel à Manifestation d’Intérêt « Projets locaux » lancé en 2023, 71 projets ont été retenus sur le territoire français. Chaque projet sélectionné bénéficie en moyenne d’un financement de 360 000 euros sur 2,5 ans et d’un accompagnement technique et financier par un pilote régional.
En Occitanie, 12 porteurs de projets locaux été sélectionnés. Ces projets visent à déployer des solutions concrètes en matière de mobilité durable et inclusive à l’échelle locale, favorisant ainsi la création d’un réseau de référents en mobilité durable et inclusive. Ces lauréats von bénéficier d’un accompagnement par les 2 pilotes régionaux : l’AREC Occitanie et Mobin’ Occitanie
Un 2e AMI a été lancé en 2024 « Territoire à Écomobilité Inclusive » pour accompagner 9 territoires expérimentateurs de politiques transversales de mobilité durable et inclusive et d’aménagement du territoire. L’objectif est d’impulser une meilleure compréhension et prise en compte du sujet de la mobilité durable et inclusive dans l’aménagement du territoire, l’organisation de la société et la définition des politiques nationales.
En Occitanie un territoire, constitué de 2 Communautés de communes et d’un Département, a été lauréat à cet AMI :
- La Communauté de communes Piège Lauragais Malepère,
- La Communauté de communes Castelnaudary Lauragais Audois,
- Le Conseil Départemental de l’Aude.
Le programme TIMS va aussi contribuer à la professionnalisation du secteur de l’éco-mobilité inclusive avec la création de deux nouveaux métiers : Conseiller en mobilité durable et inclusive et Chargé de développement territorial mobilité durable et inclusive. 200 personnes à l‘échelle nationale seront formés grâce au programme.
La mission du Conseiller en mobilité durable et inclusive sera d’accompagner individuellement ou collectivement les publics vulnérables ou en situation de précarité-mobilité vers des solutions de mobilité socialement accessibles et écologiquement adaptées.
Le Chargé de développement territorial mobilité durable et inclusive aura quant à lui pour mission de coordonner un projet de mobilité durable et inclusive sur un territoire. Il devra contribuer à la conception ou la planification de solutions adaptées, en animant un écosystème territorial.
A travers ce programme, comment définir la mobilité durable et inclusive ?
La mobilité durable désigne des modes de déplacements décarbonés respectueux de l’environnement. Également désigné par le terme écomobilité, ce concept vise à concilier les besoins de déplacement des personnes et la diminution de l’impact carbone des transports.
La mobilité durable répond à plusieurs enjeux :
- environnemental : pour réduire les émissions de CO2 (à l’origine du changement climatique), diminuer la pollution et notre dépendance aux énergies non renouvelables ;
- économique : pour une mobilité pérenne, favorable à l’économie et à l’emploi ;
- sociétal : pour une mobilité qui facilite les déplacements de tous.
La mobilité inclusive (aussi appelé mobilité solidaire) vise à rendre accessibles différents moyens de déplacement à ceux qui éprouvent des difficultés à se déplacer au quotidien : public précaire (demandeurs d’emplois, séniors, jeunes…), personnes en situation de handicap, personnes résidant dans des territoires enclavés.
La mobilité durable et inclusive se situe à la rencontre de ces 2 approches : on peut dire qu’elle désigne des solutions de mobilité à impact environnemental réduit, proposées aux populations vulnérables ou en précarité-mobilité.
Ainsi, ce nouveau concept implique la mise en place d’un projet de territoire partagé pour limiter le recours à la voiture individuelle, réduire les besoins en mobilité, et développer une offre territoriale accessible à tous les publics.
Pourquoi le programme TIMS ?
Face aux constats d’une part, d’une précarité énergétique « mobilité » croissante et d’autre part, d’une trajectoire à la hausse des émissions de gaz à effet de serre issus des transports, et notamment de l’usage de la voiture individuelle, la nécessité de trouver des solutions alternatives s’est imposée.
Le programme TIMS a été élaboré et porté par le réseau Cler et ses trois partenaires, le Réseau Mob’In - les acteurs territoriaux de la mobilité inclusive, Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement (AURA-EE) et le Réseau des Agences Régionales de l’Énergie et de l’Environnement (RARE).
Ce programme est financé par les Certificats d’économie d’énergie (CEE) jusqu’à fin 2026.
Les 4 structures ont fait le choix de collaborer pour structurer un programme complet sur le sujet en alliant leurs champs d’intervention :
- Le réseau Mob’in, pour son expertise et ses connaissances de la mobilité inclusive au plus près des ménages précaires.
- Le réseau régional AURA-EE pour son expérience sur l’éco-mobilité inclusive en Auvergne Rhône-Alpes.
- Le RARE (réseau des agences régionales de l’énergie et de l’environnement), pour son expertise liée aux observatoires énergie et climat et à l’accompagnement au changement. Le RARE apportera également ses compétences pour disséminer le programme à l’échelon régional.
- Le CLER - Réseau pour la transition énergétique, pour apporter une dimension nationale au sujet et pour son expertise en tant que coordinateur de programmes CEE d’envergure et dans l’animation de réseaux d’acteurs.
À l’horizon 2027, le programme TIMS devrait générer des retombées socio-économiques et environnementales concrètes au niveau local :
- Réduction de la dépendance aux énergies fossiles ;
- Diminution des impacts des transports sur le climat et la qualité de l’air ;
- Recul de la précarité liée à la mobilité ;
- Retour facilité à la mobilité pour les personnes isolées et vulnérables et par extension meilleur accès à l’emploi, aux soins, à la culture…
- Création de lien social dans les territoires ruraux et périurbains ;
- Réduction de la pollution de l’air et des problèmes de santé pour les personnes vulnérables : enfants et personnes âgées