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Comment qualifier la pollution atmosphérique sur mon territoire ?

La pollution de l’air est due à deux sources d’émissions de polluants atmosphériques : les activités anthropiques (activités industrielles, transports, agriculture, chauffage domestique, chantiers, brûlage des déchets verts) et les activités naturelles (érosion des sols, pollens, sel marin, éruptions volcaniques, feux de forêts).

Atmo : les origines de la pollution

Les polluants atmosphériques sont eux-mêmes classés selon deux familles : les polluants primaires qui sont directement émis par des sources de pollution (trafic routier, industries, chauffage, agriculture, etc.) ; et les polluants secondaires qui ne sont pas émis directement en tant que tels, mais se forment par réactions chimiques complexes entre polluants dans l’atmosphère (ozone, particules secondaires, etc.).
Certains polluants, comme le dioxyde d’azote (NO2) et les particules (PM) sont à la fois des polluants primaires et secondaires.

Concernant la pollution elle est caractérisée selon deux critères : les émissions et les concentrations.
Les émissions correspondent à des quantités de polluants rejetées dans l’atmosphère ; elles sont exprimées en unité de poids par unité de temps (kg ou tonne par an, par jour ou par heure).
Les concentrations caractérisent la qualité de l’air que l’on respire et permettent de définir l’exposition des populations. Elles résultent de la dispersion et du transport des émissions polluantes dans l’atmosphère, sous l’effet de phénomènes météorologiques, physiques ou chimiques, complexes. Elles s’expriment en général en microgrammes par mètre cube (µg/m³).

Ses effets observés sur la santé sont de court terme lors des pics de pollution, mais peuvent aussi s’inscrire dans du long terme en cas de pollution chronique.

Les effets à court terme, en lien avec une exposition à des concentrations élevées pendant une période courte (exposition aiguë, ex. : pic de pollution) sont nombreux : augmentation des affections respiratoires, des crises d’asthme, des irritations oculaires, de la prise de médicaments, des consultations médicales, des admissions hospitalières, de la mortalité, etc.
Les effets à long terme, relatifs à une exposition à des concentrations faibles à moyennes pendant une longue période (exposition chronique, ex. : pollution de fond dans une ville) portent sur la mortalité par effets cancérigènes et mutagènes. Si dans l’absolu, les effets sanitaires d’un pic de pollution semblent importants, selon les experts, ils restent cependant plus faibles que ceux générés, à long terme, par la pollution chronique (exposition de longue durée).

Pour améliorer la qualité de l’air, 2 leviers d’actions sont mobilisables.
Le premier levier viser à agir sur les sources de pollutions, c’est-à-dire les polluants rejetés dans l’air par les secteurs d’activité : tertiaire, résidentiel, industrie, énergie, déchets, transports, agriculture. L’autre levier consiste à agir sur l’exposition aux concentrations, c’est-à-dire agir sur la qualité de l’air respiré.

 

Est-ce que mon territoire respecte les seuils réglementaires pour une bonne qualité de l’air ?

Plusieurs éléments permettent de caractériser la situation du territoire.

  • l’objectif de qualité qui correspond au niveau de concentration à atteindre à long terme afin d’assurer une protection efficace de la santé humaine et de l’environnement dans son ensemble.
  • la valeur cible qui définit le niveau de concentration à atteindre dans la mesure du possible sur une période fixée, afin d’éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs sur la santé humaine et/ou sur l’environnement.
  • la valeur limite qui est le niveau de concentration fixé sur la base des connaissances scientifiques, à ne pas dépasser dans le but d’éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs sur la santé ou sur l’environnement.

Les valeurs réglementaires à respecter pour l’air ambiant sont définies au niveau national dans le Code de l’environnement (articles R221-1 à R221-3) , le décret du 21 octobre 2010 et dans l’arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l’air ambiant.

En Occitanie, les données de qualité de l’air sont fournies par l’ATMO Occitanie (voir article « acteurs »). ATMO fournit, entre autres données, des bilans annuels de la qualité de l’air et des émissions de polluants atmosphériques à l’échelle régionale, ainsi qu’un indice de la qualité de l’air diffusé quotidiennement à une échelle locale. Cet indice est une valeur unique calculée, chaque jour, à partir des concentrations prévues pour cinq polluants atmosphériques réglementés (O3, NO2, SO2, PM10, PM2.5).

D’après les données ATMO, en 2021, comme en 2020, la qualité de l’air tend à s’améliorer en Occitanie. Les concentrations des principaux polluants atmosphériques sont en baisse par rapport aux années 2017-2019, précédant la crise sanitaire, à l’exception des particules en suspension qui sont restées stables. Cette évolution favorable s’explique en partie par la conjoncture (persistance de la Covid-19), mais aussi par la situation réglementaire. (voir article « Le contexte réglementaire autour de la qualité de l’air »).

La qualité de l’air et son amélioration s’impose dans certains territoires avec la mise en place de nouvelles réglementations contraignantes (programme d’actions qualité de l’air pour les territoires en PCAET obligés, ZFE pour les agglomérations dont la taille dépasse les 150 000 habitants).

Au-delà des contraintes réglementaires, l’étude ADEME « Baromètre d’opinion sur la qualité de l’air et l’énergie » (2022) montre une préoccupation grandissante des citoyens sur ce sujet. D’après cette étude, la dégradation de la perception de la qualité de l’air observée en 2021 se poursuit en 2022. Pour 30% (+6pts par rapport à 2021) des Français, l’air extérieur représente même une source de pollution pour l’air intérieur des habitations. En tout, 44% des Français témoignent de gênes à cause de la pollution de l’air.
La circulation routière (70%) et les activités industrielles (58%) restent les principales causes perçues de pollution, tandis que les activités agricoles sont de moins en moins identifiées comme telles (23%).
L’étude souligne cette année une hausse globale de l’inquiétude concernant la qualité de l’air intérieur, en premier lieu dans les transports (60%), mais également dans les bâtiments scolaires (57%).

Tous les acteurs d’un territoire contribuent à la qualité de l’air, enjeu majeur de santé publique à l’échelle mondiale, nationale, régionale mais aussi locale.
En tant que collectivités, des solutions existent. Certaines vous sont présentées dans les articles de ce dossier.